Ce que j'ai à dire pour tirer au clair mon propos.
Par Jean-Christophe Duval
Après avoir eu certaines déconvenues de la part de gens que je pensais « amis », je poste ce texte pour éclaircir mon idée auprès de tous. Contrairement à ce que certains penseront, je ne suis pas l’ami des banques, ni de Jacques Attali (vous savez ? Celui qui sera « fier » de moi), ni des Illuminati, ni du complot machin-truc/ sages de Sion / Raeliens/ Reptiliens/ Templiers/ Skulls&Bones/ Bilderberg/ 1%/ Francs Macs, arrivistes, affairistes et autres rats de sous-sols.
Si certains d’entre vous n’envisagent de faire de la « science économique » dans l’unique but de dénoncer des faits « immoraux » (la création monétaire ex nihilo) tout en poussant des cris d’orfraie sans même tenter d’apporter quelques solutions ou début de pistes, cette œuvre ne peut être que stérile. Mon objet est d'aller plus loin, si vous souhaitez rester sur place, grand bien vous fasse.
Le système est ce qu’il est, et il était là bien avant notre venue au monde. Certes, il est imparfait, incomplet, amoral, engendre tout un tas de problèmes… Mais il est là et nous devons faire avec ! Pour le moment du moins. Ce système, nous ne sommes pas responsables de sa création de sa mise en place. Notre seule responsabilité est de le comprendre, de comprendre ses implications et ses manquements de sorte à en tirer un "update", une mise à niveau.
Tant qu’une mégabig révolution internationale ne sera pas intervenue, ou tant qu’un « reset Lagardien » (Jubilé) ne se sera pas produit (Est-ce souhaitable ? Les dettes étant des actifs d’épargnes, merci pour les épargnants et les obligations internationales (là ça va piquer)) rien de réellement nouveau ne sera envisageable.
Sauf à attendre ce « miracle apocalyptique », l’objet de mes publications est de tenter de trouver un compromis entre faire la transition écologique et sauver les restes (obligations et épargnes) de la « future ancienne » façon de faire de l’économie.
Pour être clair, je ne suis pas l’ami des banques ! Vous savez que j’aime les métaphores. Pour moi, la monnaie n’est qu’un outil, les banques sont la caisse à outils, et le mec qui porte cette caisse à outils c’est la nomenklatura financière, l’oligarchie capitaliste. Cette caisse à outil ira là où décidera le mec qui la porte ! Point barre ! La monnaie ? Mais c'est juste ça !
Là où certains d’entre vous envisagent de créer un « système à côté du système » (TRM, par exemple), je me dis que l’outil (une réelle "fiat monnaie" à pouvoir libératoire) est déjà là ! La caisse à outils (le système bancaire) est déjà là ! Notre seul problème ? C’est de gicler le mec qui porte la caisse à outil ! Et mettre à la place une institution démocratique et plus axée sur l’éthique, le social et l’écologique. Je suis l’ami des banques ? Je suis le fils spirituel d’Attali ? Ah Ouais ?!?
Pour rappel, voici l’idée que je propose :
Le système que j’imagine est somme toutes très simple. Je considère que nous avons un monde marchand et un monde non-marchand. L’un est marchand parce que extractif, fournissant des marchandises, l’autre est non-marchand parce que régénératif et dépourvu de marchandises. Ces deux mondes ne sauraient fonctionner durablement sans modifier les critères même de notre système monétaire. Nous devons envisager une autre méthode pour le domaine régénératif. D'autant que le temps nous est compté. Si nous prenons à la nature, alors nous devons la réparer.
Le monde marchand est un ensemble de professions qui sont spontanément sélectionnées par la finance, car elles sont capables de fournir des actifs tangibles. Notre système monétaire étant basé sur le crédit (monnaie dette), la seule façon d’obtenir de la monnaie est de promettre à votre banque de fournir des résultats tangibles dans vos affaires, car eux seuls seront en mesure de solder votre dette. Le souci est qu’un actif ne devient tangible que lorsque que l’offre rencontre la demande dans la découverte du prix. Dans cette façon de voir les choses, seuls les domaines extractifs, la transformation de ressources naturelles en marchandises sont capables de susciter l’intérêt des marchés.
Par exemple, si la transition écologique était quelque chose de rentable, il y a bien longtemps que la finance aurait mis la main dessus et que ce sujet n’en serait plus un.
Par ailleurs il y a aussi les lobbies de toutes sortes qui voient d’un très mauvais œil l’hypothèse d’un grand chambardement des routines consuméro-productivistes actuelles, et la crainte de perdre des parts de marchés, voire de carrément disparaître dans le dessein d’une grande « destruction régénératrice ».
Que la monnaie prêtée soit sous l’égide de la création monétaire (monnaie endogène) ou de l’épargne (monnaie exogène), vous devrez de toutes façons rembourser cet emprunt à la banque. La seule finance que nous connaissons tourne sous ce modèle.
Les libéraux « monétaristes » ne considèrent la monnaie que comme exogène et neutre. Son unique fonction n’étant d'être qu’un voile représentant la marchandise. Cela suppose que toute création de monnaie à destination de domaines intangibles ne fera qu’engendrer une perte du pouvoir d’achat de la monnaie ((hyper) inflation). Ce qui laisse à penser que sauver le monde est inutile car dépourvu de rentabilité ?
Nous savons détruire en produisant parce que cela rapporte, mais nous ne savons pas réparer sans produire de marchandises parce cela coûte et ne rapporte pas. Donc réparer ne fait que coûter sans rapporter.
Tout notre dilemme provient d’une finance essentiellement rentière, spéculative et court-termiste ; Le bien commun, c’est ce que tout le monde détruit parce que cela rapporte, mais que personne ne répare parce que cela coûte.
Voici ce que je propose : Ne changeons rien pour l’économie extractive (si ce n'est que de créer de nouvelles normes de sobriété et de durabilité), mais inventons un système monétaire nouveau pour financer l’économie régénérative (et aider l'économie extractive à se transformer).
Le financement de l’économie régénérative est un dilemme dans la mesure où seule la production de marchandises est en mesure de générer des actifs tangibles, la rentabilité. La régénération est dépourvue de marchandises et donc de chiffre d’affaires, l’idée est alors d’inventer du chiffre d’affaires à un endroit où la marchandise n’existe pas.
Créer de la monnaie est toujours possible, la planche à billet n’est qu’une question de choix politique. Créons donc de la monnaie pour budgétiser des entreprises innovantes dont l’objet sera de régénérer la nature, la société et l’humain. Cette monnaie ne sera de toutes façons pas perdue puisque que les domaines régénératifs relanceront, par ruissellement, les domaines extractifs. L’objet de cette mesure sera bien entendu de faire la transition des domaines extractifs vers la durabilité, d'engendrer une symbiose entre la nature et la société humaine. L’économie de l’extraction devra alors se transformer, en cela elle sera aidée par cette création de monnaie des domaines régénératifs. La création monétaire est un moyen endogène de financer la transition écologique.
Et dans ce monde où les hommes quittent la production, qui donc alors va produire ? Bah les robots ! Ahhh cette étonnante "main invisible" ! (main imprévisible ?)
Cette monnaie ne devra pas être une dette, car encore une fois, une dette oblige à la rentabilité et la rentabilité à l’extraction d’actifs tangibles (ressources naturelles transformées en marchandises).
Cette création de monnaie non-dette permettra de relancer une nouvelle sorte d’économie tout en soldant les dettes de l’économie « d’avant ». Ce sera donc une monnaie « non-dette » créé à dessein de la transition écologique qui ruissellera vers les domaines marchands de sorte à couvrir les dettes issues des logiques marchandes non-soldées. Nous devons créer une monnaie non-dette et déconnectée de la production de marchandises, lui faire réaliser des choses écologiques, humanitaires et sociales pour au final, solder (du moins, alléger) "l'échec" de la dette de la marchandise (dettes souveraines et privées).
Si nous persévérons dans le sens actuel que le système monétaire nous impose, nous ne ferons que détruire notre monde pour rembourser une dette à des banques. Et nous contraindrons les hommes à une servitude absurde, dont le seul objet sera de produire sa part de nuisances pour gagner son droit de subsister.
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